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Hommes d’ailleurs (Breizh)
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08052022

Hommes d’ailleurs (Breizh)
« Du songe nous aurons fait notre vie visible » Marc Alyn
Regains et herbages couchés, ventés par l’Ouest, écument les vagues de dentelles éphémères. Les odeurs d’hier s’en reviennent et avec elles, la mer voyage au gré de lougres et de bricks. Varech et ulves essaient de s’arracher à leur ballet convulsif, incertain, paré de noces houleuses au ressac dur. Valse aux bruits enveloppant les galets et les brisants, au cœur des silences pesants, près d’hommes mûrs aux âmes éveillées.
Plantés le nez au vent, sur la grève, quelques-uns hument les fragrances de libéralité ; ils expirent peu, inspirent fort, s’enivrent, se laissent happer par la brise venue du Grand Nord qui ne cesse de s’essouffler, tant l’air est un délicieux moelleux de brume.
L’esprit éclairé, les hommes s’en vont légers, parfois en titubant d’aise. Ils revisitent leur croyance, si citadine, si-comme-il-faut, souvent imprégnés de consommation frénétique, parfois barbouillée de zénitude aux bougies astrales et babioles fugitives. Le grand large iodé les habille d’ivresse d’enfance et de ressouvenances lointaines inspirantes.
Un tant soit peu affranchis, ils osent dire Inch’Allah, chanter Alléluia, fêter la vie, croire en l’amour… Le désert bleu fouille les grains de sable aux reflets ensoleillés. Oblation invisible, l’incise saigne et l’esprit passe du cubisme au pré-impressionnisme. Les lignes diffuses s’arrondissent, féminin au ventre rond, soie diaphane à l’altérité éternelle, les mains unies, les mots poreux s’échangent désormais tout bas, sur le ton de la confidence. Devenus soudainement - presque providentiellement - humbles jusqu’au bout des ongles, abandonnant les habits de la condescendance, désormais policés juste ce qu’il faut, ils animent l’âme sœur, font des rêves fous, se prennent à aimer et à s’enflammer sans attacher les cœurs ; ils s’évadent de leur corps et viennent conter à qui veut, au son du clapot, entre le lis de mer et une sterne, des histoires fabuleuses aux passants solitaires. Les regards s’étoilent de rêves inconnus. C’est le grand plongeon !

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