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Ancrage (Breizh)
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30032023
Ancrage (Breizh)
« C’est toujours l’autre rive.
Toujours l’autre temps.
Il y a toujours celui qui crie la réponse.
La distance est toujours trop grande. » Eva Strittmatter
Tu te demandes du coin de l’œil ce que peut bien être
cette longue sentinelle droite dressée ainsi en contrebas,
et qui bien que rivée au sol, très naturellement donne le la
entre le ciel et l’eau, de belles manières, sans aucune trompette.
Sont-ce des chimères de l’esprit ces lointaines souvenances
enfouies au cœur d’un écrin très secret et qui vous sourit ?
Ombre de mémoire, intacte de beauté où surfe l’embellie ;
rêves inachevés et restés lettre morte, je crains leur délivrance.
Et le vague à l’âme bat la chamade, martelant dur comme fer,
tant il est saisi d’instants d’enfance à la vue de l’imprenable.
Cyclades mystérieuses et silencieuses, grandes orgues et retables,
aux atours de Léonide, ne transcendent-elles pas la matière !
Et je suis là, bouche bée, coincé entre cormorans et sternes.
Leurs ailes s’en vont, leurs ailes s’en viennent, et m’ensorcellent.
Et tout autour éclot l’amour, semblable aux lèvres d’Isabelle
qui regarde les yeux mi-clos, les sons venus de la lanterne.
Et les rouleaux s’affaissent, et la liberté tangue à la vie océane,
et la sentinelle murée dans un silence monacal scrute l’horizon.
Impassible, elle ne le cède pas d’un pouce aux valses des goémons
qui alanguis, tressent une arabesque entre noroît et jusant à matines.
L’obscurité vespérale s’est habillée d’abysses jusqu’aux lueurs aurorales.
Et les voilà engloutis ceux qui lofent entre gris et noir, aux confins
du néant, et qui décèlent entre houle et creux, la passe à l’éclat sans fin,
qui leur criera terre, je vous attends…qui entonnera le credo du val.
Toujours l’autre temps.
Il y a toujours celui qui crie la réponse.
La distance est toujours trop grande. » Eva Strittmatter
Tu te demandes du coin de l’œil ce que peut bien être
cette longue sentinelle droite dressée ainsi en contrebas,
et qui bien que rivée au sol, très naturellement donne le la
entre le ciel et l’eau, de belles manières, sans aucune trompette.
Sont-ce des chimères de l’esprit ces lointaines souvenances
enfouies au cœur d’un écrin très secret et qui vous sourit ?
Ombre de mémoire, intacte de beauté où surfe l’embellie ;
rêves inachevés et restés lettre morte, je crains leur délivrance.
Et le vague à l’âme bat la chamade, martelant dur comme fer,
tant il est saisi d’instants d’enfance à la vue de l’imprenable.
Cyclades mystérieuses et silencieuses, grandes orgues et retables,
aux atours de Léonide, ne transcendent-elles pas la matière !
Et je suis là, bouche bée, coincé entre cormorans et sternes.
Leurs ailes s’en vont, leurs ailes s’en viennent, et m’ensorcellent.
Et tout autour éclot l’amour, semblable aux lèvres d’Isabelle
qui regarde les yeux mi-clos, les sons venus de la lanterne.
Et les rouleaux s’affaissent, et la liberté tangue à la vie océane,
et la sentinelle murée dans un silence monacal scrute l’horizon.
Impassible, elle ne le cède pas d’un pouce aux valses des goémons
qui alanguis, tressent une arabesque entre noroît et jusant à matines.
L’obscurité vespérale s’est habillée d’abysses jusqu’aux lueurs aurorales.
Et les voilà engloutis ceux qui lofent entre gris et noir, aux confins
du néant, et qui décèlent entre houle et creux, la passe à l’éclat sans fin,
qui leur criera terre, je vous attends…qui entonnera le credo du val.
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