Rechercher
Derniers sujets
Mots-clés les plus tagués
Seine de charme
Page 1 sur 1
21042021

Seine de charme
« Elucider, afin de la combattre / toute explosion moins précieuse à la nuit. » Jean Orizet
Entre la Tournelle et le Pont-Neuf se love, doucereuse, câline, amoureuse, la Seine. Enlace Saint-Louis la Cité, et de ses longs bras effilés, chargés d’attentions fugaces, passagères, elle s’enroule puis se déroule. Cool la Seine.
Créature ensorcelante, belle étrangère, altière et familière, aux formes généreuses qu’on aime à regarder, au salut bienheureux ! Quitte par-là, le Marais ; Quitte par-ci, Saint-Germain. Coquine la Seine.
Clin d’œil amusé à l’amour, valses de tourbillons incessants aux battements séraphiques, ou amulette pour vie en rose, c’est un refuge, long serpentin de belles impressions dérobées ! Voici le temps des pâmoisons, thébaïde et ressourcement où s’inscrivent les saisons doucement folâtres. Olympienne la Seine…
Habillée de sépia, moirée de vert, elle s’étale impérieuse et sombre au miroir du temps à l’envers. Friselis d’argent entremêlés d’ombres, insaisissable maîtresse qui file, file… Joueuse, la Seine.
Toute drapée de satin, gonflée de mouvances aux reflets teintés de lin, dorée de camaïeux venus des quais, chevalets et cartons d’artistes et badauds, des maisons bien sagement alignées et les robes légères qui s’envolent, virevoltent. Diamant, la Seine.
Constamment, elle se pare pour la fête et passe, et repasse sans cesse en revue, la générale qu’elle surjoue, désinvolte, chaque jour, toujours, toujours … Bien sûr, n’en fait qu’à sa tête la Seine.
Et la nuit des ombres théâtrales, longues esquisses de fusains, glissent maladroites et incertaines sur les vieilles façades endormies, coiffent de jeunes amoureux éveillés d’une myriade de feux. Artifices et étincelles de Seine.
Et dans les entrailles de Paris, lancinant vogue un yacht gourmant qui signe de son passage des remous tranquilles et langoureux où s’accrochent des corolles humaines. Impressionnisme qui se déchiffre, s’écoute, s’abandonne, s’envoûte, pour quelques notes de New Age - Jazz qui sonnent, sonnent… Gloria, gloria. Guillemets de soirée qui mènent jusqu’au matin en parenthèses furtives entre deux lumières, alléluia ! Les regards se dévisagent et s’avouent bien des choses confidentiellement, pétillants et d’humeur heureuse, autour d’une coupe de Champagne. Scène de Seine.
Les tours de Notre-Dame veillent sur Charlemagne, sentinelle attachée au parvis. Et pendant ce temps Sainte-Geneviève et l’enfant n’en finissent pas de scruter, au loin, à l’Est, l’amont de la Seine. Et de sa lumineuse blancheur se dégage une infinie douceur protectrice. Capitale. Au chevet de la grande dame qui sise à l’aval, tout à la fois si prés et si loin, elle se tient debout imperturbable. Parfois elle tourne la tête vers cette robe si ample, ciselée de dentelle à l’ourlet froncé d’émeraude et de jade. Soulignant s’il en était besoin l’élégance inimitable de cette œuvre, fragile comme un espoir, intemporelle comme une éternité, forte comme une prière parcourant le monde. Notre-Dame et la Seine !
Paris,
Et dire qu’à Saint-Germain
On se prend toujours la main.
Paris,
Et dire que garder la table
C’est mieux lire sur tes lèvres.
Paris,
Et dire que « l’insensé » est certain
D’y aimer déjà demain !
O Paris…
Que dire à cette éternelle courtisane
Qui s’ennuie sans quelques amants.
Que dire encore en chuchotant
Autre chose, que longue vie.
Permission de ce forum:
Vous pouvez répondre aux sujets dans ce forum
» Ne varietur (Breizh)
» Sur l'écritoire...
» Citations de Christian Bobin
» À l’heure où...
» Rocs noirs (Breizh)
» Pointe de terre… (Breizh)
» L'intérieur du monde de Jean-Pierre Lemaire
» Celle qui se nomme Elle
» Celle qui se nomme Elle
» Ancrage (Breizh)
» Requiem - Poème sans héros de Anna Akhmatova
» Équilibre (Breizh)
» Éveil
» Sonatine