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Dans le soir étrillé… (Breizh) Empty Dans le soir étrillé… (Breizh)




« Est-ce l’amour alors, cette étoffe rouge
Naissant de l’aiguille d’acier qui file, si aveuglément ?
Sylvia Plath
 
Dans le soir étrillé à l’aube déchirée d’un voile laiteux comme un drap de lin ouvert sur des corps désarrimés, les mains pelotonnées - prière inutile - disparaissent les promesses confidences d’hier à la lueur d’un porche tamisé, aux baisers smooth jazz, aux yeux ensoleillés de perséides, mouillés d’espoir, couleurs or et jade, mêlé d’indigo.
 
Les rêves s’échappent par la fenêtre entrouverte sur des champs chimériques inventés pour des vœux désengageant, nimbés de charme séducteur, offert en paquets colorés habillés de mots radieux, chauds et doux comme un café crème arabica et lait bio au bistrot du coin, à l’angle des croisements suspendus où jalousement se fige l’avenir ; un cheminement s’étiole dans l’esprit perdu au cœur du cœur de l’autre étrange étranger qu’elle a tant aimé !
 
L’instant éclate comme un projectile létal, bien que démunie de gilet pare-balles, blastée de mots, elle succombe, tout engourdie, ivresse morne, à ses propres pieds à l’ombre d’elle-même.
 
La brume l’envahit et elle s’en va vers un port, vers une gare, quelque part au large de sa vie loin d’ici où elle dormait avec son ange ; des notes de piano-bar ruissellent de larmes, visage humide, elle sèche son cœur à l’instar d’une serviette abreuvée de suées…
 
Elle n’imagine rien, sauf un vide abyssal, ici en terre Armorique, face à l’océan tempétueux. Les mots d’hier ne crochent plus son corps, ils dérivent et s’exfiltrent par tous les pores ; transpiration froide, goutte à goutte, sa robe blanche s’imprime de fleurs rouges et ses lèvres bleuissent d’éphémère. La nausée-seconde désinscrit son âme des vivants et celle d’après, l’inscrit dans le monde des mémoires.
 
Une trace fugace demeure, pour si peu encore, en ce lieu sauvage encotonné de vapeur brumale, d’une beauté époustouflante. La brise se lève. La plage se désensable. Roulements répétés, immuables. Survivance du monde.  L’horizon crayonne et emperle le lieu d’un rouge bistre. L’astre fébrile s’extrait des flots lentement.
 
Lignes fantômes, courbes et rondes, arabesques féminines au parfum sucré, elles s’avancent vers l’au-delà, à pas d’ombre ; murmures de notes cristallines, des doigts inconnus et impalpables s’accordent à une harpe celtique, là, au cœur du théâtre à l’espace confiné et meurtri. Fulgurances extravagantes, déconstruites.
 
La houle s’épanche, ondule de vague à l’âme, écumeuse endeuillée, brisant les flots, elle incarne le glas. À la faveur d’un grain de mer, elle enveloppe de ses bras puissants ce corps, comme le feraient d’inséparables amants éternels.
 
Filet sans vie, un insondable silence absorbe une pléiade de choses dans l’Anse des Sévignés. Sensation marine, le Cap Fréhel à distance, jette ses falaises dans la vastitude remuante vert émeraude d’où se libère le chant frappé du ressac.
Bleu-noir, les paupières s’inclinent et les aiguilles du temps se figent. Après-demain, on fêtera les Nolwenn… Mon Dieu, le factuel, cette emprise inextinguible, qui est là, désormais, pour toujours, avec lequel il faut vivre. Foulard noué au cœur, le poids de l’absence insatiable et ces prières adressées à qui veut les entendre, sorte d’oraison muette au bruit sourd !
 
Ce soir, une nouvelle étoile brillera dans le ciel, elle sera de couleur rouge, et certain jour, une pluie de pétales s’éparpillera, ici et là, comme une invitation à aimer davantage, encore plus et infiniment mieux. La nuit, ils dessineront des petits cœurs aux pincements éclairés de lune, pour les passants anonymes, qui le nez au vent, en quête de sens, et peut-être de l’âme sœur, regarderont de plus près (sans hâte), et pourraient y lire, « aimez-vous, mais de grâce, aimez l’autre plus que vous ». Il est minuit, l’heure de tous les rêves !
Seawulf
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