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La brise s’égrise…
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22072023
La brise s’égrise…
« Nous habitons une maison légère haut dans les airs… » Philippe Jaccottet
« Le jour je travaille avec le scalpel et la nuit avec les livres » Georg Büchner
La brise s’égrise de ciels longs et bas, impatients, effilés démesurément, écharpes pourpres cyanosées et trouées, aux fils inconstants, à tire d’ailes les oiseaux volent en crabes.
La brise se brise d’aventures malmenées d’ouest en est du nord au sud et les hommes se courbent, prient en silence, redeviennent enfant, marmonnent des mots d’hier, entendent les feuilles froissées, cheminements lointainement sertis au cœur des âmes méjugées.
Intercession providentielle, s’émiette l’office de la louange ; respirent et avancent, les pas le tien le mien et pas à pas s’enfoncent les visages las vers la fin du jour à la lumière assombrie ; pas à pas des forces surgissent, lanterne à la flamme fragile, croît en les mains offertes, accompagne les pas lents et peu sûrs, s’appuient sur un sol en mouvement comme la vie d’un homme peut l’être… ce qui nous échappe ne nous parle pas !
Cahin-caha des hauts des bas dit-on, des coups de blues sans jazz, des notes cristallines sans son, des soleils au cœur froid, des lunes glaciales à l’œil gelé, la brise passe trébuche trépasse, le bleu se requinque reprend sa place respire, azure l’infini par monts et par vaux, électrise les corps engourdis perclus d’entropies, fatigués lassés de trop de lassitude, le temps ne polit plus l’épiderme, il s’affaisse se plie s’en-sillonne joliment, portrait en noir et blanc modelé, les angelots rient à gorge déployée !
Des enfants sans larmes aux ventres trop gros, des femmes déchirées de l’intérieur par des sexes mensongers violents, des sectes de la finance costumes élégants spécules sur tout, toi moi elle lui et tous les autres ? Ont-elles seulement un visage un nom une ressemblance ? Sans foi dans autrui, business oblige, sans loi non plus, interstices d’injustices à géométries variables, des filles qui désormais prennent toute leur place, des garçons bousculés qui cherchent la leur, des télé-réalités au poison séducteur, des voisins jalousement envieux, des demi-lettrés veules futurs caciques, des promotions aux plastiques ravageuses, des avancements aux testostérones autoritaires, des milieux où l’esbroufe sert d’alibi et d’autres milieux où le presque rien, importe tellement !
Des sentiments avilis aux parfums resplendissants d’hommes et femmes fétus de paille, endiablé trait d’union ici-bas pour le meilleur et pour le pire, les cœurs s’étirent, creuset matriciel aux faiblesses languissantes, intermezzo « You Raise Me Up », écologie galvaudée et nuages noirs coprophages, terres chrysaniline, beautés envoûtantes toxiques, fumerolles blanches garrottées, exits vierges tueuses, politicards au verbe économe – diffraction de l’intérêt général - lambris d’or et promesses « flash » de vie meilleure, annonces relativistes expectatives. L’air s’enroule... l’air s’égrène... l’air s’essouffle... l’air s’échappe... l’air s’empuantit… l’air suffoque...
Au bas de l’immeuble, rue des capucins, des gens survivent de manque croissant dans un monde lobbyiste à la décroissance dite raisonnée et durable. Leurs yeux désorbités accusent la fièvre des forces affaiblies. Le monde discursif s’effraie. Les intempéries lancent des alertes. Les quatre éléments sont déboussolés (air, eau, feu, terre). La planète fait de grands signes aux hommes. Elle s‘est assise sur le plus haut sommet de la Terre, pour mieux les atteindre, et comme une messagère, elle les enjoint, urgemment, à la sobriété, et à prendre leur bâton de pèlerin… à penser juste suffisance, et à puiser dans un atavisme ancestral au nom de l’Amour et de la Solidarité, notre marqueur d’humanité. Elle exige donc aussi de songer aux plus fragiles d’entre nous, de ne pas les abandonner ou les laisser sombrer sur le bord de la route, eux, qui ont si peu droit au chapitre !
Où est l’amour ? Celui des émotions des mélancolies nocturnes des futilités maladives des insomnies outragées, moleskine de mots divins, poèmes d’ici et là, mains furtives et câlines, texto explicites SMS énigmatiques, bonheurs indiciblement humains, lèvres boudeuses, mots gourmands, cheveux aux vents sans mise en plis, apparences snobs dans les poches bien calées, vibrato d’iPhone se secoue les puces, fontaine ensommeillée de soif, urbanité encanaillée de dessous fantasques affriolants. Elle, des divagations impudiques excitantes ; Lui, un rendez-vous coquin en un lieu étincelant ; Eux, des nuits écourtées d’étoiles de diamants, l’heure cadenassée passe encore et encore !
Brise olfaction... salé-sucré de baisers, orgie de tendresse au ciel de miel, il l’enlace au creux de sa main cyprine aux mots éternels… ils oublient tout sauf le Nous présent !
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