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La vie masquée
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27102021

La vie masquée
« Un océan de lourdes nécessités
Écrêté par les tourbillons du hasard » M. Deguy
Lorsque l’insouciance s’en va parce qu’il n’y a plus d’entre nous
et que les jambes ne se décroisent plus au café « La Bonne Aventure » fermé,
que tu n’occupes plus l’espace de vie extérieur, au square du temps flâné,
et que ton appartement tout repeint en vert n’offre que des murs au 10ème étage,
alors la vie s’en va sur la pointe des pieds, s’affadit inéluctablement !
L’ascenseur immobile charge du vide, l’érotisme disparait avec la distance
et l’existence se racornit au fil des jours confinés que nous sommes dans l’attente
d’une porte qui s’entrouvre, d’un baiser osé, d’une fenêtre échappée vers l’amour.
Seules les fleurs de cerisiers s’emperlent de fantaisie rose aux bleus de l’âme
près de l’hôpital des cœurs meurtris où la mort s’invite sans faire-part...
Ombres chinoises imparfaites et recluses secouent l’indifférence du temps arrêté
à l’horloge de la survie tant espérée ! Et des blouses bleues envahies de joie
chantent la renaissance d’un souffle de vie.
Donnez-moi vos mains, même gantées, je veux les toucher au-delà d’aimer
comme pour vous dire des mots effacés retenus par le temps d’avant aujourd’hui ;
des mercis, des regards aux larmes confidences qui inondent vos visages masqués de lumière,
horizon calligraphié de sourires fraternels, des yeux fatigués, vert coquelicot, maquillés
de parfums aux lèvres dessinées d’absences, de mots invisibles tracés de plumes océanes,
chamboulées au credo de l’essentiel, hématose aiguë, seul fil d’Ariane, corridor ténu,
vies à la dérive, que vous retenez de vos mains inexorablement,
jusqu’au bout du silence éternel, là où s’ensommeille l’âme !
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