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Une colombe si cruelle de Frederico Garcia Lorca
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12072021
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Une colombe si cruelle de Frederico Garcia Lorca
Extraits
Jetant des pierres au vent
Jetant des pierres au vent et comme tremble l'air tranquille du soir ! Je comprends pourquoi les havres craignent ces créatures.
Au loin venait un vieil homme, puis un jeune : leurs visages étaient effacés et leurs mains très longues. Les deux marcheurs s'arrêtent à la vision de la danse fantastique des pierres sur les semailles et le plus jeune dit : "Les enfants lapident la porte d e verre ".Le vieil homme lui répondit : "Ils ont soif d'infini et soupirent".
Les pierres, atteignant la barrière infranchissable, faisaient d'admirables mimiques d'un accablement mortel. La matière s'animait des pulsions de l'esprit du cœur. Certaines restaient immobiles, comme hésitantes face à cette mort ; d'autres inclinaient leurs petites têtes de chérubins et chutaient doucement ; quelques-unes étaient comme des yeux ouverts instantanément aveuglés par une flèche invisible. La plupart montaient, pleines d'espoir, dans l'air changeant et, dans leur collision contre le fronton imprévu, tombaient à toute vitesse et furieuse.
Des pierres lancées par les enfants bruns, par des enfants blonds, par des enfants châtains. Chacune d'entre elles possédait une couleur et un sentiment distinct. C'étaient des pointes de flèche et des têtes de jet d'eau.
Le vieil homme regarda tristement le groupe de bambins : "Dieu a fait les oiseaux en jetant des pierres au vent." La nuit commença sa volte.
Poétique
1. Poésie de mon cœur : imagination.
2. Rhétorique de ma voix : architecture.
3. Ciment de ma raison :lois physiques et poétiques, et rien d'autre. Le reste est de trop.
De vive voix, à G[erardo Diego]
Mais que vais-je dire, moi, de la poésie ? Que vais-je dire de ces nuages, de ce ciel ? Regarder, regarder, les regarder, le regarder, et rien d'autre. Tu comprendras qu'un poète ne peut rein dire de la poésie. Lisse ça aux critiques et professeurs. Mais ni toi, ni moi, ni aucun poète ne savons ce qu'est la poésie.
Là : regarde. Je porte le feu au creux de mes mains. Je le comprends et le travaille parfaitement, mais je ne peux parler de lui sans littérature. Je comprends toutes les poétiques ; je pourrais en parler si je ne changeais pas d'avis toutes cinq minutes. Je ne sais pas. Peut-être qu'un jour j'adorerai la mauvaise poésie, comme aujourd'hui j'aime (nous aimons) à la folie la mauvaise musique. Je brûlerai le Parthénon la nuit, pour le rebâtir au matin, et ne jamais l'achever.
Dans mes conférences, j'ai parlé parfois de la poésie, mais la seule chose dont je ne peux parler, c'est de ma poésie. Ce n'est pas parce que je suis inconscient de ce que je fais. Au contraire, s'il est vrai que Dieu - ou le diable - m'a fait poète, il est aussi vrai que je le suis par la grâce de la technique et de l'effort, et parce que je me rends absolument compte de ce qu'est un poème.
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