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Déshabitué
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25062021

Déshabitué
« Je ne comprends pas.
On ne se comprend pas.
Les mots des autres…
Ne me vont plus. » Laurent Gaudé
S'endormir au creux du même lit, se retourner comme pour dire « passe ton chemin ». Ne plus s'aimer, mais se rapprocher. Ne plus oser, mais tout de même rester. Se regarder avec les yeux de l'errance et abandonner nos corps nus au silence. Ne plus frissonner à la clarté de l'été et bouder l'autre et toute sa volupté. Ouvrir la fenêtre et chercher dehors ce qui n’existe plus dedans. Coiffer le jardin de son regard aux reflets multicolores, miroir floral aux fragrances enveloppantes et subtiles. Où sont passés nos rêves, notre insouciance, nos projets ?
Les mots deviennent rares. Un délitement du Nous s’installe subrepticement, jour après jour. Calendrier invisible de Je inexistants. Et cependant, tenter de jouer aux vieux amants avec des caresses d'un temps peu aimant, puis, afficher à l’extérieur un éternel sourire, pour arpenter demain si long à venir ! Car au cœur de pierre foisonne l'ennui. Et si je préfère me retourner sur hier, quand l'amour était moi, et que j'en étais fier, c'est sans doute que je voudrais être n’importe où ailleurs ! Il n’y a plus d’abat-jour, de lumière tamisée, de caresses enivrantes, d’offrandes aux yeux de velours diamantés. De story à faire rêver, pour encore cheminer vers tous les lendemains, vers des aurores toujours rouge passion. Il n’y a qu’un vide immense qui me déchire le cœur et l’âme. Nos nudités sont habillées d’indifférence.
Pourquoi faut-il donc toujours trop y croire aux déesses, aux feux follets, je me sens si seul ce soir. Et j'entends une petite voix solennelle, me dire : « Tu n’écoutes plus les silences de celle qui a été ta belle ». Oui, mais lorsqu'on ne sait où va sa préférence, l'habitude voile les nuances et même les différences ! Il est bien tard, pourtant, j’aimerais faire l'amour et penser avec délice, qu'il s'agit là, d'un caprice du jour… Puis m’endormir et lui susurrer à l’oreille je t’aime.
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