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Rythmes enchevêtrés
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07022023
Rythmes enchevêtrés
« …nous ne comprenons la simplicité
que quand le cœur se brise » Nicolas Bouvier
« This is the fluid in which we meet each other,
This haloey radiance that seems to breathe
And lets our shadows wither
Only to blow
Them huge again, violent giants on the wall» Sylvia Plath
1/
Les pages de l’aube
effeuillent les pages de nuit.
Les lumières diaprées s’installent.
Le bruit du silence forge le crépuscule.
Des poussières d’étoiles virevoltent et s’échappent ;
se posent ici ou là, sur les feuillus embrumés
d’une forêt enracinée à l’orient ; étincellent une dernière fois
et vont s’enkyster plus au nord dans les tourbières.
Au bistrot du coin des amateurs de whisky savourent
l’équilibre parfait entre douceur et arômes fumés.
Une bible empoussiérée repose sur un vieux comptoir.
Elle reste claustrée. Dieu tente d’ouvrir les pages.
Il sourit. Intercession. Aimer, partager, est parfois si difficile !
Des reflets lumineux vocalisent un requiem.
2/
L’encre des yeux décille la vie
de ceux d’ici et d’ailleurs… Les pauvres
survivent là où ils le peuvent,
les autres plus libres sont souvent capricieux.
Les premiers sont l’humanité. Les seconds aussi.
Entre les deux mondes, un abyme sans fond.
Des coups de gueule, des révoltes ; les premiers
meurent toujours et encore. Éternels cabossés
de l’existence. Cependant, la vie continue, placide
en apparence. L’absurdie progresse.
Au Nouveau Monde de la lenteur et des mobilités douces,
saurons-nous un jour voir l’Autre ?
3/
Tu vas ton chemin sous la canopée,
nue et frêle, forte de ces faiblesses-là ;
tu parles aux arbres odorisés d’humus
aux senteurs multiples
terreuses, poivrées, épicées.
Tu sarabandes tes cheveux d’or aux reflets cannelle,
imagines des grappes de guirlandes venues de l’univers,
ranimer l’esprit de Noël, empapilloté de cristal, ici-bas.
Tu accroches une écharpe en tweed
couleur d’automne, bien chaude
autour d’un tronc à l’écorce lisse comme la peau;
Tu murmures des mots
par nature. Les lèvres s’y incrustent. Respiration boisée
hors la ville, loin des métropoles.
Offrande qui va péleriner en messager d’amour
vers de lointaines contrées. Vers des mondes inconnus,
invisibles pour la plupart. Pierres de mystères.
Une oraison jaculatoire pour les temps étiolés.
L’âme se (re)lève.
4/
Les trains courent les prés.
Les gares attendent…
la vitesse absorbe les feux
rouge et blanc. Au milieu,
les humains. Chapelet coloré.
Chemin parallèle, rails aux parcours élucubrés,
à l’instar de nos vies chargées
de tout et de rien. De cadeaux parfois.
Comme ces doigts qui cherchent
une autre main. L’âme sœur, dit-on !
Voyage souvent inabouti,
signes atrophiés aux sexes vagabonds,
l’esprit gamberge et s’éparpille
sous la voussure des choses vues, espérées
et avidement convoitées..
Pourquoi ne pas tenter de musarder,
juste un instant, se retrouver un peu
avec soi, aller y cueillir une once de sens
au cœur des poussières de vie ?
5/
Là-bas, la guerre, ses blessés, ses morts,
ses corridors humanitaires, ses pansements
qui ne pansent plus rien. Ces corps malmenés.
Le ciel en voit de toutes les couleurs,
des larmes de l’amour aux pleurs
des retrouvailles manquées, aux absences
soudainement éternelles. Des gestes
qui ne consolent plus. Des vides incommensurables.
Des cœurs meurtris. Des solitudes qui naissent par défaut.
Des espoirs douchés… Et puis il y a tous les morts
qui parlent encore. Mémoire vivante envahissante
pour les uns, essentielle pour les autres.
Une cohorte empierrée de finitude vivante
couchée à tout jamais, échange des mots de paix
au cœur du silence devenu humble.
Ils scrutent, immobiles,
désormais, nos faits et gestes.
6/
Tu reviens de la terre au cœur sylvestre.
Tes pas animent les mousses aux vertus millénaires.
Trésor reviviscent, parsemé de bruyères,
sous-bois au sol siliceux.
Apaisée, les seins libérés, les cuisses noueuses
l’amour ne s’allongera pas sous la couette ce soir.
Cette nuit pas de mains exploratoires connues ou inconnues,
juste la tienne, qui fouillera avec finesse cet intime
qui est au cœur de toi. Entrailles, à l’origine du monde !
Longs préliminaires. Et puis rien. La quiétude.
Une clairière luminescente.
L’amour sera là, il attendra le clair de lune du matin d’après !
« Je suis une pute au plus profond de tes pensées,
J’ai vendu mon âme aux majuscules et aux vers blancs.
(…) Je te dis de poète à poète :
Il y a un fauteuil à bascule dans la véranda,
un stylo dans le tiroir inférieur du placard,
une jolie putain qui attend dans le jardin. Lève-toi. »
[Hilde Keteleer (Entre-deux)]
7/
Un clic-like et puis s’en va. Maitre de l’instant,
destitué la nanoseconde suivante. Impatient de recevoir ou de lire.
L’ennui guette déjà. Consumérisme compulsif,
singularité clonée à l’infini.
Déchirure et vide existentiels, renaissance et puis et puis encore rien.
Cercle toxique aux lumières fades. Ils ou elles se cherchent,
ne se trouvent pas. Trop de profils. Les vrais, les faux,
les falsifiés et tous les autres.
Mais une fête seul.e, inenvisageable…
Comment gérer le temps qui passe ?
Faire taire ce sacré tic-tac digital… sablier déshumanisant.
L’exactitude fiche la trouille ! Arrêter le temps serait le Graal.
Allonger la vie même artificiellement, sait-on jamais.
Et pourquoi pas pour de vrai. Miracle. Tuer le silence.
Mais ce soir, il te faut un je t’aime. Même insincère.
Ou le début de quelque chose. C’est si doux un début de promesse.
Le temps s’étire à perte de vue. Les oiseaux se parent de lumière.
Liberté transhumante. Vol au long cours. Les nuits deviennent plus courtes,
les jours plus longs, et les corps s’enfièvrent. Sporadicité féconde.
Les mots s’entrelacent, imités en cela par la perception haptique,
et cette envie d’y croire… pour un temps. Pour longtemps si possible.
L’intelligence artificielle n’écrit pas l’avenir de ces choses-là !
Le piano du salon égrène une symphonie Iroise. Prendre le large
comme on se saisit de l’amour. Offrir des lèvres rouge sang de passion
épuisées de baisers. S’endormir au creux des élans d’espérances.
Le grand miroir vacille furtivement. Touche picturale évanescente.
Nul besoin d’artifices séducteurs. La beauté éclate.
Infiniment belle dans cette exaltation positive
l’immensité du désert dessine des arabesques cerfs-volants,
et imprime ta robe coquelicot de déhanchements pétillants.
Splendeur romantique. Laissons les tropes conjecturer.
Je vois et entends dorénavant, un concerto de Rondo Veneziano !
8/
Le silence s’installe subrepticement, comme un cadeau,
comme une espérance inattendue qui viendrait prendre ta main,
offrir son cœur, conscientiser l’instant et intérioriser ce que tu es
au fond de toi, là où tu ne vas jamais ou si rarement.
Dans un lieu presque inconnu. Un lieu un peu mystérieux.
Faille enfouie aux contours imparfaits
qui suintent des perles de sueurs à éponger dare-dare.
Et si ton prénom y est prononcé,
cette proximité illusoire s’efface bien vite devant l’expectative.
Toi face à toi. Toi face à l’immensité du monde.
Ça ressemble à une seconde naissance. Regarde le monde
avec de nouveaux yeux. L’or du soleil n’est plus le même.
La blancheur nacrée de la lune te surprend. Et les mots absents
plombent ton moral. Tu cherches un cercle vertueux. Passage étroit
sans cap, qui déroule des pas sombres aux yeux mouillés.
Tes mains chantent la vie. Joue, joue de ce violon qui transcende
jusqu’à ton cœur, ton âme, tout ce qui se cache en toi.
Tu deviens un rêve, ton rêve. Vibre l’archet !
9/
Un lévrier se tient au côté de son maitre,
alter ego dissemblant, formant une unité insoupçonnée.
Une grande sérénité se dégage de cette mouvance,
lente, légèrement chaloupée, ponctuée de regards croisés
complices. Tous deux, forment semblance de vertu,
s’écoutent à demi-pas, à demi-mot,
comme de vieux amis rincés aux voyages (qui en ont vu d’autres !).
Le silence rassemble. Profondeur désencapsulée
au cœur des genêts en lisière de forêt.
Petit compagnon au grand cœur,
ne demande qu’un regard reconnaissant de temps à autre.
Ce qui n’est pas beaucoup
au monde qui égrène le temps comme étant de l’argent.
L’humain en si besoin, lui aussi. Mais sait-il encore
s’offrir avec générosité et désintéressement ?
Sait-il toujours donner sans attendre en retour ?
Sait-il seulement faire encore un geste libre pour faire vivre un sourire,
un espoir, pour donner sa chance à l’Autre ?
Sans business à la clé, le plus naturellement du monde.
Hors rédemption ! Juste redevenir humble, à l’instar
de son animal partenaire, aux petits soins pour nous.
10/
Au petit matin sombre des lueurs éparses,
elle dénoue ses jambes et entrouvre ses cuisses,
saisit l’amour et s’enroule autour,
fleur libertarienne loin des pouvoirs éjaculatoires,
elle baise des lèvres aux parfums de sororité.
Cosmogonie évadée par-delà la fenêtre de clarté,
elle flâne au cœur des feuilles de scolopendre
près de la clairière. Insularité à la sublimation intracorporelle
loin des corps fantômes, mystiques ou mystifiés
des hommes de passages qui rechignent
à faire halte trop longtemps !
Elles, juste un amour miroir au cœur des cœurs
au corps à corps, courbes fluides aux mains
légères comme une plume d’oie, blanche
comme duvet de neige. Le rouge carminé des lèvres
tamponne les chairs frissonnantes
et le soleil se lève, pâleur réchauffée d’or,
les yeux fermés pour mieux voir, pour mieux entendre
les souffles cheminant si loin ce matin.
Pas un mot, les amours se suffisent à elles-mêmes.
L’astre ascendant safrane de ses rayons les âmes nues.
Dehors, une ombrelle s’appesantit sous le ciel bleuissant.
Le temps n’a plus d’âge.
que quand le cœur se brise » Nicolas Bouvier
« This is the fluid in which we meet each other,
This haloey radiance that seems to breathe
And lets our shadows wither
Only to blow
Them huge again, violent giants on the wall» Sylvia Plath
1/
Les pages de l’aube
effeuillent les pages de nuit.
Les lumières diaprées s’installent.
Le bruit du silence forge le crépuscule.
Des poussières d’étoiles virevoltent et s’échappent ;
se posent ici ou là, sur les feuillus embrumés
d’une forêt enracinée à l’orient ; étincellent une dernière fois
et vont s’enkyster plus au nord dans les tourbières.
Au bistrot du coin des amateurs de whisky savourent
l’équilibre parfait entre douceur et arômes fumés.
Une bible empoussiérée repose sur un vieux comptoir.
Elle reste claustrée. Dieu tente d’ouvrir les pages.
Il sourit. Intercession. Aimer, partager, est parfois si difficile !
Des reflets lumineux vocalisent un requiem.
2/
L’encre des yeux décille la vie
de ceux d’ici et d’ailleurs… Les pauvres
survivent là où ils le peuvent,
les autres plus libres sont souvent capricieux.
Les premiers sont l’humanité. Les seconds aussi.
Entre les deux mondes, un abyme sans fond.
Des coups de gueule, des révoltes ; les premiers
meurent toujours et encore. Éternels cabossés
de l’existence. Cependant, la vie continue, placide
en apparence. L’absurdie progresse.
Au Nouveau Monde de la lenteur et des mobilités douces,
saurons-nous un jour voir l’Autre ?
3/
Tu vas ton chemin sous la canopée,
nue et frêle, forte de ces faiblesses-là ;
tu parles aux arbres odorisés d’humus
aux senteurs multiples
terreuses, poivrées, épicées.
Tu sarabandes tes cheveux d’or aux reflets cannelle,
imagines des grappes de guirlandes venues de l’univers,
ranimer l’esprit de Noël, empapilloté de cristal, ici-bas.
Tu accroches une écharpe en tweed
couleur d’automne, bien chaude
autour d’un tronc à l’écorce lisse comme la peau;
Tu murmures des mots
par nature. Les lèvres s’y incrustent. Respiration boisée
hors la ville, loin des métropoles.
Offrande qui va péleriner en messager d’amour
vers de lointaines contrées. Vers des mondes inconnus,
invisibles pour la plupart. Pierres de mystères.
Une oraison jaculatoire pour les temps étiolés.
L’âme se (re)lève.
4/
Les trains courent les prés.
Les gares attendent…
la vitesse absorbe les feux
rouge et blanc. Au milieu,
les humains. Chapelet coloré.
Chemin parallèle, rails aux parcours élucubrés,
à l’instar de nos vies chargées
de tout et de rien. De cadeaux parfois.
Comme ces doigts qui cherchent
une autre main. L’âme sœur, dit-on !
Voyage souvent inabouti,
signes atrophiés aux sexes vagabonds,
l’esprit gamberge et s’éparpille
sous la voussure des choses vues, espérées
et avidement convoitées..
Pourquoi ne pas tenter de musarder,
juste un instant, se retrouver un peu
avec soi, aller y cueillir une once de sens
au cœur des poussières de vie ?
5/
Là-bas, la guerre, ses blessés, ses morts,
ses corridors humanitaires, ses pansements
qui ne pansent plus rien. Ces corps malmenés.
Le ciel en voit de toutes les couleurs,
des larmes de l’amour aux pleurs
des retrouvailles manquées, aux absences
soudainement éternelles. Des gestes
qui ne consolent plus. Des vides incommensurables.
Des cœurs meurtris. Des solitudes qui naissent par défaut.
Des espoirs douchés… Et puis il y a tous les morts
qui parlent encore. Mémoire vivante envahissante
pour les uns, essentielle pour les autres.
Une cohorte empierrée de finitude vivante
couchée à tout jamais, échange des mots de paix
au cœur du silence devenu humble.
Ils scrutent, immobiles,
désormais, nos faits et gestes.
6/
Tu reviens de la terre au cœur sylvestre.
Tes pas animent les mousses aux vertus millénaires.
Trésor reviviscent, parsemé de bruyères,
sous-bois au sol siliceux.
Apaisée, les seins libérés, les cuisses noueuses
l’amour ne s’allongera pas sous la couette ce soir.
Cette nuit pas de mains exploratoires connues ou inconnues,
juste la tienne, qui fouillera avec finesse cet intime
qui est au cœur de toi. Entrailles, à l’origine du monde !
Longs préliminaires. Et puis rien. La quiétude.
Une clairière luminescente.
L’amour sera là, il attendra le clair de lune du matin d’après !
« Je suis une pute au plus profond de tes pensées,
J’ai vendu mon âme aux majuscules et aux vers blancs.
(…) Je te dis de poète à poète :
Il y a un fauteuil à bascule dans la véranda,
un stylo dans le tiroir inférieur du placard,
une jolie putain qui attend dans le jardin. Lève-toi. »
[Hilde Keteleer (Entre-deux)]
7/
Un clic-like et puis s’en va. Maitre de l’instant,
destitué la nanoseconde suivante. Impatient de recevoir ou de lire.
L’ennui guette déjà. Consumérisme compulsif,
singularité clonée à l’infini.
Déchirure et vide existentiels, renaissance et puis et puis encore rien.
Cercle toxique aux lumières fades. Ils ou elles se cherchent,
ne se trouvent pas. Trop de profils. Les vrais, les faux,
les falsifiés et tous les autres.
Mais une fête seul.e, inenvisageable…
Comment gérer le temps qui passe ?
Faire taire ce sacré tic-tac digital… sablier déshumanisant.
L’exactitude fiche la trouille ! Arrêter le temps serait le Graal.
Allonger la vie même artificiellement, sait-on jamais.
Et pourquoi pas pour de vrai. Miracle. Tuer le silence.
Mais ce soir, il te faut un je t’aime. Même insincère.
Ou le début de quelque chose. C’est si doux un début de promesse.
Le temps s’étire à perte de vue. Les oiseaux se parent de lumière.
Liberté transhumante. Vol au long cours. Les nuits deviennent plus courtes,
les jours plus longs, et les corps s’enfièvrent. Sporadicité féconde.
Les mots s’entrelacent, imités en cela par la perception haptique,
et cette envie d’y croire… pour un temps. Pour longtemps si possible.
L’intelligence artificielle n’écrit pas l’avenir de ces choses-là !
Le piano du salon égrène une symphonie Iroise. Prendre le large
comme on se saisit de l’amour. Offrir des lèvres rouge sang de passion
épuisées de baisers. S’endormir au creux des élans d’espérances.
Le grand miroir vacille furtivement. Touche picturale évanescente.
Nul besoin d’artifices séducteurs. La beauté éclate.
Infiniment belle dans cette exaltation positive
l’immensité du désert dessine des arabesques cerfs-volants,
et imprime ta robe coquelicot de déhanchements pétillants.
Splendeur romantique. Laissons les tropes conjecturer.
Je vois et entends dorénavant, un concerto de Rondo Veneziano !
8/
Le silence s’installe subrepticement, comme un cadeau,
comme une espérance inattendue qui viendrait prendre ta main,
offrir son cœur, conscientiser l’instant et intérioriser ce que tu es
au fond de toi, là où tu ne vas jamais ou si rarement.
Dans un lieu presque inconnu. Un lieu un peu mystérieux.
Faille enfouie aux contours imparfaits
qui suintent des perles de sueurs à éponger dare-dare.
Et si ton prénom y est prononcé,
cette proximité illusoire s’efface bien vite devant l’expectative.
Toi face à toi. Toi face à l’immensité du monde.
Ça ressemble à une seconde naissance. Regarde le monde
avec de nouveaux yeux. L’or du soleil n’est plus le même.
La blancheur nacrée de la lune te surprend. Et les mots absents
plombent ton moral. Tu cherches un cercle vertueux. Passage étroit
sans cap, qui déroule des pas sombres aux yeux mouillés.
Tes mains chantent la vie. Joue, joue de ce violon qui transcende
jusqu’à ton cœur, ton âme, tout ce qui se cache en toi.
Tu deviens un rêve, ton rêve. Vibre l’archet !
9/
Un lévrier se tient au côté de son maitre,
alter ego dissemblant, formant une unité insoupçonnée.
Une grande sérénité se dégage de cette mouvance,
lente, légèrement chaloupée, ponctuée de regards croisés
complices. Tous deux, forment semblance de vertu,
s’écoutent à demi-pas, à demi-mot,
comme de vieux amis rincés aux voyages (qui en ont vu d’autres !).
Le silence rassemble. Profondeur désencapsulée
au cœur des genêts en lisière de forêt.
Petit compagnon au grand cœur,
ne demande qu’un regard reconnaissant de temps à autre.
Ce qui n’est pas beaucoup
au monde qui égrène le temps comme étant de l’argent.
L’humain en si besoin, lui aussi. Mais sait-il encore
s’offrir avec générosité et désintéressement ?
Sait-il toujours donner sans attendre en retour ?
Sait-il seulement faire encore un geste libre pour faire vivre un sourire,
un espoir, pour donner sa chance à l’Autre ?
Sans business à la clé, le plus naturellement du monde.
Hors rédemption ! Juste redevenir humble, à l’instar
de son animal partenaire, aux petits soins pour nous.
10/
Au petit matin sombre des lueurs éparses,
elle dénoue ses jambes et entrouvre ses cuisses,
saisit l’amour et s’enroule autour,
fleur libertarienne loin des pouvoirs éjaculatoires,
elle baise des lèvres aux parfums de sororité.
Cosmogonie évadée par-delà la fenêtre de clarté,
elle flâne au cœur des feuilles de scolopendre
près de la clairière. Insularité à la sublimation intracorporelle
loin des corps fantômes, mystiques ou mystifiés
des hommes de passages qui rechignent
à faire halte trop longtemps !
Elles, juste un amour miroir au cœur des cœurs
au corps à corps, courbes fluides aux mains
légères comme une plume d’oie, blanche
comme duvet de neige. Le rouge carminé des lèvres
tamponne les chairs frissonnantes
et le soleil se lève, pâleur réchauffée d’or,
les yeux fermés pour mieux voir, pour mieux entendre
les souffles cheminant si loin ce matin.
Pas un mot, les amours se suffisent à elles-mêmes.
L’astre ascendant safrane de ses rayons les âmes nues.
Dehors, une ombrelle s’appesantit sous le ciel bleuissant.
Le temps n’a plus d’âge.
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